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1. IntroductionCe mémoire de diplôme est consacré à l'étude du matériel archéologique de la tranchée de sondage K2 du site néoeskimo de Kitngipalak, île St. Laurent, Alaska, fouillée en 1973 par une équipe dirigée par Karl Zimmerman (Berne) dans le cadre du " St. Lawrence Island Archaeological Field Project " du Prof. Dr. H.-G. Bandi (Berne). Cette tranchée, d'une longueur de 25 mètres, a permit de mettre au jour un profil stratigraphique d'une puissance de près de 3 m dans un monticule anthropisé regroupant plusieurs témoins structuraux d'occupations néoeskimo importantes. Le mobilier archéologique prélevé lors de ces travaux comprend près de 900 objets excellemment préservés dans le pergélisol, matériel qui témoigne d'un spectre d'activités très diversifiées. Pour situer de manière plus précise cette information archéologique particulière, il nous semble nécessaire d'offrir au lecteur plusieurs données régionales connexes relatives à l'île St. Laurent, à ses habitants, à la découverte de la région par les navigateurs occidentaux, aux conditions qui ont prévalu lors des premières recherches archéologiques dans cette région, ainsi qu'à l'évolution de la relation Homme - patrimoine culturel au cours de ce siècle. Ces données permettront de mieux comprendre les raisons qui font qu'actuellement toute recherche archéologique de terrain est impossible sur l'île St. Laurent. La fouille de la tranchée K2 de Kitngipalak, dans laquelle Karl Zimmerman s'est énormément investi, avait pour but de mettre au jour une stratigraphie illustrant la succession chronologique des principales cultures du Néoeskimo béringien, à savoir l'Okvikien, le Vieux Béringien, le Punukien et le Préhistorique Récent. La conformation du profil obtenu n'a malheureusement pas permit d'atteindre cet objectif. Malgré cela, le mobilier archéologique prélevé et l'information contextuelle obtenue est loin d'être exempte de potentiel explicatif. Le principal objectif de notre étude sera d'exploiter au mieux l'information disponible et de l'intégrer dans le corpus des connaissances précédemment acquises. L'étude
du matériel comprendra plusieurs analyses : intégration stratigraphique,
contexte architectural et contexte chronoculturel (radiochronologie et
chronotypologie). Une partie importante sera consacrée au catalogue descriptif
du mobilier, et cela pour plusieurs raisons : (1) pour permettre d'appréhender
le large spectre des activités qui ont eu lieu sur le site, et (2) pour fournir
un outil de travail comparatif utilisable pour des recherches subséquentes.
Dans ce cadres, il faudra garder à l'esprit que ce mobilier archéologique fait
partie intégrante d'un patrimoine culturel limité qui est quasi
irrémédiablement menacé de destruction. Nous espérons que l'étude du matériel et des données contextuelles disponibles pour ce site permettra d'illustrer une fois de plus la complexité et la richesse des sociétés béringiennes à l'aube de leur entrée problématique dans la Protohistoire, au 19ème siècle. |
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