9. Material distribution
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Comme nous l’avions précisé dans le chapitre concernant la technique de fouille, le matériel archéologique de la tranchée de sondage K2 a été prélevé par lots. Les seules données qui caractérisent la localisation de ces lots sont l’identification du décapage (d1-d5) et, pour les décapages d3-d5, l’identification du secteur (sA-sE). Aucunes coordonnées horizontales ni verticales n’ont été relevées pour le matériel. De plus, les prélèvements ne sont pas corrélés avec les unités stratigraphiques (us0-us46) qui ont été définies lors du relevé de la stratigraphie. Par contre, les unités stratigraphiques stériles en éléments mobiliers sont signalés.

9.1 Postulats

En se basant sur les remarques précédentes, deux solutions se présentent pour parler des caractéristiques extrinsèques de lieu (Ox(L)) du matériel archéologique :

  • soit il faut accepter que de telles caractéristiques sont réduites à des informations sur le décapage (profondeur relative) et, pour les décapages d3-d5, sur le secteur (position horizontale relative), à cause des circonstances qui ont présidé aux prélèvement. Dans ce cas, le matériel possède des Ox(L) qui donnent très peu d’information susceptible d’éclairer la (ou les) fonction(s) des structures observées (ce qui est fréquemment le cas pour les fouilles anciennes) ;

  • soit il faut tenter de mettre en évidence des tendances qui précisent la localisation du matériel dans l’espace de la tranchée de sondage, et cela par une approche probabiliste. Dans ce cas, les Ox(L) du matériel sont susceptibles de fournir une quantité d’information moyenne, bien qu’inférieure à l’information fournie par une documentation archéologique moderne.

Pour que nous puissions effectuer une analyse répondant plus ou moins aux exigences de la recherche archéologique moderne, il est nécessaire de compiler le maximum d’information qui concerne les Ox(L) du matériel. Nous optons donc pour la seconde solution en tentant de compléter l’information contextuelle minimale par une approche probabiliste.

9.2 Information brute disponible

L’information brute disponible pour une telle approche est limitée :

  • le relevé su profil au 1:20, où sont précisées les limites des décapages et des secteurs, les limites des unités stratigraphiques, et finalement un point d’altitude de référence ;

  • la documentation minimale sur la localisation des vracs de matériel archéologique : décapage (d1-d5), secteur (sA-sE pour d3-d5), ainsi que la date du prélèvement ;

  • la description des unités stratigraphiques, notamment l’information qui précise la présence ou l’absence d’éléments archéologiques mobiliers.

9.3 Démarche

  1. Approximation de la surface totale d’apparition de chaque unité stratigraphique sur le relevé du profil à l’échelle 1:20. Ces approximations seront présentées dans un tableau (Tab. 2).
    Exemple : us55 = 16.3 cm2 = 100%.
    Dans le cas où la limite de décapage coupe l’unité stratigraphique, nous calculons la surface pour chaque fraction de l’unité stratigraphique.
    Exemple : us56(d2) = 7.2 cm2 = 44 % et us56(d3sB) = 9.1 cm2 = 56 %.

  2. Construction d’un tableau (Tab. 3) à double entrée (unités stratigraphiques / décapages-secteurs) contenant les surfaces estimées calculées au point 1).
    Ce tableau permettra de mettre en évidence les surfaces des unités stratigraphiques qui sont comprises entièrement ou partiellement dans tel décapage-secteur. De plus, il permettra accessoirement de calculer la surface totale de chaque décapage-secteur. On indiquera également les unités stratigraphiques qui sont stériles et nous soustrairons les surfaces stériles des totaux verticaux.

  3. Construction d’un tableau (Tab. 4) à double entrée (unités stratigraphiques / fractions selon décapages et secteurs) présentant les pourcentages de chaque surface, ou fraction de surface, par rapport à la surface totale du décapage-secteur.
    Ce tableau permettra de mettre en évidence la probabilité que possède le matériel d’un décapage-secteur donné d’appartenir à telle unité stratigraphique.

  4. Analyse des résultats obtenus dans le tableau précédent (Tab. 4). Des classes de pourcentages permettront de distinguer les relations très probables de celles qui sont hypothétiques. On pourra peut-être affirmer que le matériel de tel décapage-secteur appartient à telle unité stratigraphique.

  5. Lorsque les analyses typochronologiques seront faites, il faudra réexaminer le tableau final (Tab. 4) pour voir si des informations supplémentaires peuvent encore en être tirées. Il sera peut-être possible de définir encore plus étroitement les relations entre matériel et unités stratigraphiques, ce qui permettra éventuellement d’avancer des hypothèses sur la fonction des structures apparentes dans le profil stratigraphique, et de pallier ainsi au mieux à l’absence de relevé horizontal des structures.

9.4 Approximation des surfaces d'apparition des unités stratigraphiques dans le profil

9.4.1 Méthodes d'approximation

Il n’est pas très aisé d’approximer une surface totalement irrégulière avec des moyens simples non informatisés. Ne disposant pas d’un logiciel adéquat, les surfaces ont été approximées par des mesures manuelles. Trois méthodes empiriques différentes ont été mises en œuvre sur un échantillon de surface ; les résultats obtenus avec ces trois méthodes divergent parfois beaucoup.

9.4.1.1 Méthode des figures simples

C’est une estimation basée sur le postulat suivant : il est possible de remplacer la surface irrégulière à bordure courbe par un assemblage constitué d’un minimum de figures géométriques simples (quadrilatères et triangles). Cet assemblage forme une surface à bords rectilignes. La méthode consiste ensuite à calculer les surfaces simples individuelles et de les additionner pour obtenir une approximation de la surface originelle.

L’avantage de cette méthode est la précision de l’approximation si le découpage est fidèle. Les désavantages résident dans l’irrégularité des découpages et dans la multiplication des calculs à effectuer.

Exemple :

  • triangle 1:

  • parallélogramme 2:

  • trapèze 3:

Surface approximée 

(1.9 cm * 0.35 cm) / 2

2.7 cm * 1.0 cm

0.5 cm * (3.0 cm + 2.0 cm) / 2

=    0.33 cm2

=    2.70 cm2

=    1.25 cm2

 

=    4.28 cm2

9.4.1.2 Méthode du comptage simple

Cette estimation est basée sur le comptage visuel de carrés de 5 mm2 par transparence. Il suffit de placer une maille de 5 mm sous le calque du relevé stratigraphique, puis de compter le nombre de carrés que couvre la surface à approximer, en compensant aussi précisément que possible les fractions de carrés qui se trouvent à cheval sur la bordure de la surface. Il suffit ensuite de multiplier le nombre de carrés par 0.25 cm2 pour obtenir l’approximation de la surface en cm2.

L’avantage de cette méthode est le degré de précision atteint si les compensations sont faites de manière suffisamment précise. De plus, cette méthode est plus aisée à mettre en œuvre pour les surfaces finement ramifiées. Le désavantage réside éventuellement dans le degré d’erreur occasionné par une irrégularité faite lors des compensations de fractions de carrés.

Exemple :

Nombre de carrés de 0.25 cm2             =    17
Surface estimée    =    17 * 0.25 cm2    =    4.25 cm2

9.4.1.3 Méthode du comptage double

Cette méthode est semblable à la précédente, mais elle est basée sur le postulat suivant : si on utilise une méthode identique d’inscription et de circonscription, la moyenne entre une surface inscrite et une surface circonscrite est égale à la surface originelle. Il faut compter d’abord les carrés entièrement inscrits dans la surface (I = nombre de carrés dans la surface inscrite), puis dénombrer les carrés qui sont à cheval sur la bordure (C = nombre de carrés dans la surface circonscrite). Il suffit ensuite de calculer la moyenne arithmétique entre I et C, puis de multiplier cette moyenne par 0.25 pour obtenir la surface approximée en cm2.

Le principal avantage de cette méthode réside dans la régularité de l’approximation. Par contre, il semble qu’elle engendre une sur-approximation régulière. Elle est facilement applicable pour des surfaces à ramifications fines.

Exemple :

·      Nombre de carrés dans la surface inscrite=I=4

·      Nombre de carrés dans la surface circonscrite=C=36

·      Nombre de carrés=(I+C)/2=20

Surface ap = 20 * 0.25 cm2 = 5.0 cm2.

9.4.2 Application de la méthode retenue

Pour l’approximation des surfaces des unités stratigraphiques, nous avons choisi d’utiliser la dernière méthode, celle du comptage double, malgré ses désavantages, puisque ce sont finalement des pourcentages que nous voulons obtenir ; une surestimation régulière des surfaces ne déforme pas les pourcentages finaux. Le Tab. 4 présente les résultats obtenus en mettant en oeuvre cette méthode d’approximation.

Us

Nombre de carrés 0.25 cm2

Surface de l’us (cm2)

Partie d’us

Nombre de carrés de 0.25 cm2

Surface de la partie d’us (cm2)

Pourcent. de la surface de la partie d’us

us0

1138

284.50

d1

972

243.00

85.4

 

1138

 

d2

166

41.50

14.6

us1

103

25.75

d1

5

1.25

4.9

 

103

 

d2

79

19.75

76.7

 

103

 

d3sE

19

4.75

18.4

us2

288

72.00

d2

100

25.00

34.7

 

288

 

d3sE

171

42.75

59.4

 

288

 

d4sE

17

4.25

5.9

us3

43

10.75

d3sE

17

4.25

39.5

 

43

 

d4sE

26

6.50

60.5

us4

20

 

d4sE

20

5.00

100.0

us5

204

51.00

d3sE

15

3.75

7.4

 

204

 

d4sE

139

34.75

68.1

 

204

 

d5sE

50

12.50

24.5

us6

108

27.00

d4sE

11

2.75

10.2

 

108

 

d5sE

97

24.25

89.8

us7

57

14.25

d5sE

57

14.25

100.0

us8

27

6.75

d1

5

1.25

18.5

 

27

 

d2

22

5.50

81.5

us9

106

26.50

d1

4

1.00

3.8

 

106

 

d2

80

20.00

75.5

 

106

 

d3sD

22

5.50

20.8

us10

277

69.25

d2

31

7.75

11.2

 

277

 

d3sD

72

18.00

26.0

 

277

 

d4sD

108

27.00

39.0

 

277

 

d5sD

66

16.50

23.8

us11

104

26.00

d5sD

96

24.00

92.3

 

104

 

d5sE

8

2.00

7.7

us12

11

2.75

d3sD

10

2.50

90.9

 

11

 

d4sD

1

0.25

9.1

us13

29

7.25

d2

11

2.75

37.9

 

29

 

d3sD

18

4.50

62.1

us14

24

6.00

d3sD

24

6.00

100.0

us15

102

25.50

d3sD

33

8.25

32.4

 

102

 

d4sD

58

14.50

56.9

 

102

 

d5sD

11

2.75

10.8

us16

82

20.50

d4sD

46

11.50

56.1

 

82

 

d5sD

36

9.00

43.9

us17

20

5.00

d5sD

20

5.00

100.0

us18

65

16.25

d4sB

1

0.25

1.5

 

65

 

d5sB

27

6.75

41.5

 

65

 

d5sC

25

6.25

38.5

 

65

 

d5sD

12

3.00

18.5

Unité stratigra- phique

Nombre de carrés de 5 mm2

Surface (cm2)

Partie d'unité stratigra- phique

Nombre de carrés de 5 mm2

Surface (cm2)

Pourcent. de la surface de l'unité stratigra- phique

us19

440

110.00

d3sB

4

1.00

0.9

 

440

 

d4sB

107

26.75

24.3

 

440

 

d4sC

51

12.75

11.6

 

440

 

d5sB

110

27.50

25.0

 

440

 

d5sC

140

35.00

31.8

 

440

 

d5sD

28

7.00

6.4

us20

32

8.00

d1

3

0.75

9.4

 

32

 

d2

29

7.25

90.6

us21

55

13.75

d1

1

0.25

1.8

 

55

 

d2

49

12.25

89.1

 

55

 

d3sD

5

1.25

9.1

us22

169

42.25

d2

25

6.25

14.8

 

169

 

d3sC

70

17.50

41.4

 

169

 

d3sD

71

17.75

42.0

 

169

 

d4sD

3

0.75

1.8

us23

79

19.75

d2

57

14.25

72.2

 

79

 

d3sC

22

5.50

27.8

us24

132

33.00

d3sC

132

33.00

100.0

us25

43

10.75

d3sC

15

3.75

34.9

 

43

 

d3sD

1

0.25

2.3

 

43

 

d4sC

16

4.00

37.2

 

43

 

d4sD

11

2.75

25.6

us26

68

17.00

d4sC

16

4.00

23.5

 

68

 

d4sD

3

0.75

4.4

 

68

 

d5sC

30

7.50

44.1

 

68

 

d5sD

19

4.75

27.9

us27

107

26.75

d3sC

20

5.00

18.7

 

107

 

d4sC

85

21.25

79.4

 

107

 

d5sC

2

0.50

1.9

us28

123

30.75

d4sC

82

20.50

66.7

 

123

 

d5sC

41

10.25

33.3

us29

28

7.00

d5sB

8

2.00

28.6

 

28

 

d5sC

20

5.00

71.4

us30

173

43.25

d1

8

2.00

4.6

 

173

 

d2

100

25.00

57.8

 

173

 

d3sB

4

1.00

2.3

 

173

 

d3sC

61

15.25

35.3

us31

26

6.50

d2

26

6.50

100.0

us32

158

39.50

d2

79

19.75

50.0

 

158

 

d3sB

79

19.75

50.0

us33

53

13.25

d3sB

53

13.25

100.0

Unité stratigra- phique

Nombre de carrés de 5 mm2

Surface (cm2)

Partie d'unité stratigra- phique

Nombre de carrés de 5 mm2

Surface (cm2)

Pourcent. de la surface de l'unité stratigra- phique

us34

45

11.25

d3sB

27

6.75

60.0

 

45

 

d3sC

4

1.00

8.9

 

45

 

d4sB

13

3.25

28.9

 

45

 

d4sC

1

0.25

2.2

us35

19

4.75

d2

19

4.75

100.0

us36

299

74.75

d2

59

14.75

19.7

 

299

 

d3sA

5

1.25

1.7

 

299

 

d3sB

163

40.75

54.5

 

299

 

d4sB

66

16.50

22.1

 

299

 

d5sB

6

1.50

2.0

us37

228

57.00

d1

2

0.50

0.9

 

228

 

d2

63

15.75

27.6

 

228

 

d3sA

85

21.25

37.3

 

228

 

d3sB

10

2.50

4.4

 

228

 

d4sA

10

2.50

4.4

 

228

 

d4sB

15

3.75

6.6

 

228

 

d5sB

43

10.75

18.9

us38

200

50.00

d3sA

34

8.50

17.0

 

200

 

d4sA

93

23.25

46.5

 

200

 

d5sA

71

17.75

35.5

 

200

 

d5sB

2

0.50

1.0

us39

18

4.50

d1

10

2.50

55.6

 

18

 

d2

8

2.00

44.4

us40

13

3.25

d2

13

3.25

100.0

us41

40

10.00

d1

2

0.50

5.0

 

40

 

d2

38

9.50

95.0

us42

347

86.75

d2

35

8.75

10.1

 

347

 

d3sA

119

29.75

34.3

 

347

 

d4sA

107

26.75

30.8

 

347

 

d5sA

86

21.50

24.8

us43

46

11.50

d5sA

46

11.50

100.0

us44

13

3.25

d5sA

13

3.25

100.0

Tab. 2 - Calcul des surfaces des unités stratigraphiques et des surface des parties d’unités stratigraphiques
incluses dans les différents décapages-secteurs.

9.4.3 Tableau à double entrée us / déc.-sect. des surfaces estimées

Remarques : les surfaces en gras indiquent les valeurs maximales des colonnes. Les unités stratigraphiques stériles sont indiquées en grisé. Ces remarques sont également valables pour le tableau suivant (Tab. 4) et pour ses extraits dérivés. Il faut encore rappeler que les surfaces des unités stratigraphiques stériles ont été déduites des totaux de colonnes.

[LARGE TABLE; NOT ILLUSTRATED HERE; contact author for e-mail attachment]

Tab. 3 - Surfaces des unités stratigraphiques dans les différents décapages-secteurs.

9.4.4 Tableau à double entrée us / déc.-sect. des pourcentages de surfaces

Attention : il faut rappeler que le tableau suivant est unidirectionnel, c’est-à-dire qu'il indique des relations dans le sens Section (décapage-secteur) vers Unité stratigraphique, et pas le contraire. Pour prendre un exemple du tableau, on lira "le matériel contenu dans le décapage d1 possède une probabilité de 96.8% d'appartenir à l'unité stratigraphique us0".

[LARGE TABLE; NOT ILLUSTRATED HERE; contact author for e-mail attachment]

Tab. 4 - Pourcentages calculés à partir des surfaces des unités stratigraphiques
dans les différents décapages-secteurs (transformation du Tab. 3 en pourcentages).

9.4.5 Analyse des résultats

Les pourcentages du Tab. 4 représentent la probabilité que possède le matériel d’une section de la stratigraphie (décapage-secteur) d’appartenir à telle unité stratigraphique. Sur la base de ces pourcentages, la méthode la plus simple pour tenter de déterminer des relations plus ou moins certaines entre matériel et unités stratigraphiques est empirique et aléatoire. Il s’agit de définir aléatoirement des classes de probabilités, puis de ségréguer les relations dans ces classes.

9.4.5.1 Définition des classes de probabilités

Classes

Relation très forte

Relation forte

Relation moyenne

Relation faible

Relation très faible

Intervalles de probabilités

100³P>80

80³P>60

60³P>40

40³P>20

20³P>0

Il reste à distribuer les relations selon ces classes.

9.4.5.2 Classe « relations très fortes »

Nombre d’occurrences :                                            4
Proportion d’occurrences majoritaires :                  4/4

Us

d1

d3sB

d4sB

d5sB

us0

96.81

 

 

 

us32

 

88.76

 

 

us37

 

 

100.00

95.56

Parmi ces relations très fortes, il faut signaler que la section d4sB ne contient pas de mobilier archéologique, donc il faut s’attendre à une absence de matériel dans l’us37. La section d5sB, dont le matériel a 96% de chance d’appartenir à l’us37, contient un seul objet. Dans ce cas, il est presque certain que cet objet ne provient pas de l’us37, mais plutôt de l’us38 (prob. = 4%). Cet exemple nous montre bien les limites de notre approche ; les informations que nous avons obtenues doivent être utilisées avec beaucoup de minutie ; elles ne peuvent en aucun cas être considérées comme des certitudes, mais seulement comme des tendances possibles.

Pour le matériel des sections d1 (qui appartient à l’us0 avec une prob. = 97%) et d3sB (qui appartient à l’us32 avec une prob. = 89%), nous pouvons considérer leur attribution respective comme une réalité très certaine.

9.4.5.3 Classe « relations fortes »

Nombre d’occurrences :                                            2
Proportion d’occurrences majoritaires :                  2/2

 

Décapage-secteur

Us

d3sE

d4sE

us2

77.03

 

us5

 

65.26

Pour les lots de matériel de d3sE et de d4sE, attribué à l’us2 (P=77%), respectivement à l’us5 (P=65%), nous les considérons également comme localisés avec des degrés de probabilité suffisants.

9.4.5.4 Classe « relations moyennes »

Nombre d’occurrences :                                         11                       
Proportion d’occurrences majoritaires :                8/11

Us

d3sA

d4sA

d3sC

d4sC

d5sC

d4sD

d5sD

d5sE

us6

 

 

 

 

 

 

 

45.75

us10

 

 

 

 

 

46.96

 

 

us11

 

 

 

 

 

 

42.11

 

us24

 

 

50.97

 

 

 

 

 

us26

 

 

 

 

 

 

 

41.10

us27

 

 

 

42.71

 

 

 

 

us28

 

 

 

41.21

56.16

 

 

 

us38

 

44.29

 

 

 

 

 

 

us42

50.00

50.95

 

 

 

 

 

 

Dans la catégorie des relations moyennes, il faut être attentif au degré de pertinence de l’information obtenue ; il est indispensable d’analyser le contexte des différents dépôts, et particulièrement les liens entre ces dépôts et les structures architecturales précédemment définies. Il est patent que la quantité de mobilier archéologique est plus importante dans la zone interne d’une ruine d’habitat que dans les parements de tourbe, et que le matériel est généralement rare dans les dépôts issus de creusages de grandes fosses, etc. Nous allons donc examiner le contexte de chaque unité stratigraphique susceptible d’avoir livré le matériel des sections à probabilités moyennes.

Le matériel de la section d5sE peut appartenir à l’us6 (P=46%) et à l’us5 (P=24%). Il faut rappeler que l’us5 est certainement la résultante du creusage de sédiments de l’us6 dans la zone centrale de l’habitat H1 (cf. Chapitre 8.1.1) (l’us6 contient des dépôts de bandes de coquillages, alors que l’us5 présente des coquillages répartis de manière irrégulière). L’us5 et l’us6 forment la fondation des parements de l’habitat H1. Le matériel archéologique qui provient de ces dépôts est peut-être en relation avec l’habitat H1, mais il pourrait également être antérieur, c’est-à-dire inclus dans des dépôts remaniés par la construction de H1. Cette question ne peut pas être levée sans appui radiochronologique. Dans le même contexte, le matériel de la section d4sE provient probablement aussi des us5-6 (P=65% pour l’us5) ou, partiellement, des us2-3 sus-jacentes (ces us semble être étroitement liées au matériel de la section d3sE). Il s’agira de voir, lors de l’analyse typologique du mobilier, s’il est possible de démontrer des relations de contemporanéité entre le matériel des us5-6, celui des us2-3 et celui qui provient de la zone interne de l’habitat H1 (us10-11).

Le matériel de d4sD et de d5sD provient en majeure partie de l’us10 (P=47%), respectivement de l’us11 (P=42%). La présence, dans ces lots, de plusieurs récipients à paroi en fanon de baleine indique un mobilier de zone interne d’habitat, ce qui correspond parfaitement à la structure architecturale H1. L’us11, constituée principalement de glace, a fixé des éléments mobiliers sur le plancher (non observé) de l’habitat. L’us10 sus-jacente est très certainement la résultante de l’effondrement du toit ; elle peut contenir du matériel qui était inclus dans la toiture, et aussi certains éléments de la zone interne (matériel disposé dans les parois internes). On peut considérer que la majorité du matériel des sections d4sD et d5sD est en relation directe avec l’habitat H1 (certains éléments sont peut-être antérieurs et remaniés, mais il est impossible de les ségréguer).

Le matériel de d3sC appartient à l’us22 (P=51%) et/ou à l’us24 (P=27%). Il est impossible de distinguer une unité stratigraphique particulière sur la base de la nature de ces deux dépôts. Ces dépôts sont à mettre en relation avec des structures (d’habitat ?) antérieures à la construction de la cache à viande C1 ; la présence de nombreux grands os de mammifères marins, ainsi que la concentration des fanons de baleine, permet de supposer l’existence d’autres structures d’habitat dans un périmètre proche. Le matériel archéologique de d3sC doit être mis en relation avec de telles structures non observées.

Les relations qui existent entre le matériel des sections d4sC et d5sC et les us26-28 sont difficile à démêler. La nature de ces dépôts n’est pas suffisamment explicite pour que nous puissions attribuer le matériel à telle unité stratigraphique plutôt qu’à une autre. La présence ne nombreux grands os de mammifères marins dans l’us28 permet de supposer que ce dépôt est en relation avec une structure architecturale importante. Il est probable que ce dépôt ait livré une part importante du matériel archéologique des deux sections d4sC et d5sC.

Une relation « moyenne » existe également entre le matériel de la section d4sA et l’us38 (P=44%), ainsi qu’entre ce même matériel et l’us42 qui, rappelons-le, est un dépôts qui se trouve à l’intérieur de la structure d’habitat H2. Il est logique de considérer que le matériel de cette section a plus de chance d’être inclus dans les vestiges de la zone centrale de l’habitat que dans le parement externe (ou à plus forte raison dans la fondation de ce parement). Il est donc plus naturel de considérer que ce matériel provient de l’us42, surtout lorsqu’on constate que plusieurs récipients à paroi en fanon de baleine se trouve dans ce lot. Par contre, on ne peut pas exclure qu’une partie de ce lot provienne de l’us38 attenante. La nature de cette dernière unité stratigraphique indique d’ailleurs une structure remaniée antérieure à la construction de l’habitat H2 (cf. Chapitre 8.1.2 ). Nous verrons lors de l’analyse typologique si certains objets du lot d4sA montrent des variations diachroniques ou non.

9.4.5.5 Classe « relations faibles »

Nombre d’occurrences :                                         11
Proportion d’occurrences majoritaires :                2/11

 

Décapage-secteur

Us

d3sA

d5sA

d3sC

d3sD

d4sD

d5sD

d5sE

 

us5

 

 

 

 

 

 

23.58

 

us7

 

 

 

 

 

 

26.89

 

us10

 

 

 

28.13

 

28.95

 

 

us15

 

 

 

 

25.22

 

 

 

us22

 

 

27.03

27.73

 

 

 

 

us37

35.71

 

 

 

 

 

 

 

us38

 

32.87

 

 

 

 

 

 

us42

 

39.81

 

 

 

 

 

 

us43

 

21.30

 

 

 

 

 

 

9.4.5.6 Classe « relations très faible »

Nombre d’occurrences :                                                  60
Proportion d’occurrences majoritaires :                        1/60

 

Décapage-secteur

 

Us

d1

d2

d3sA

d4sA

d5sA

d3sB

d5sB

d3sC

d4sC

d5sC

d3sD

d4sD

d5sD

d3sE

d4sE

d5sE

 

0

 

18.4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1

0.5

8.7

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

8.6

 

 

 

2

 

11.0

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

8.0

 

 

3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

7.7

12.2

 

 

4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

9.4

 

 

5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

6.7

 

 

 

6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5.2

 

 

7

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

8

0.5

2.4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

9

0.4

8.9

 

 

 

 

 

 

 

 

8.6

 

 

 

 

 

 

10

 

3.4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3.8

 

12

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3.9

0.4

 

 

 

 

 

13

 

1.2

 

 

 

 

 

 

 

 

7.0

 

 

 

 

 

 

14

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

9.4

 

 

 

 

 

 

15

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

12.9

 

4.8

 

 

 

 

16

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

20.0

15.8

 

 

 

 

20

0.3

3.2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

21

0.1

5.4

 

 

 

 

 

 

 

 

2.0

 

 

 

 

 

 

22

 

2.8

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.3

 

 

 

 

 

23

 

6.3

 

 

 

 

 

8.5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

25

 

 

 

 

 

 

 

5.8

8.0

 

0.4

4.8

 

 

 

 

 

26

 

 

 

 

 

 

 

 

8.0

 

 

1.3

8.3

 

 

 

 

27

 

 

 

 

 

 

 

7.7

 

2.7

 

 

 

 

 

 

 

32

 

8.7

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

35

 

2.1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

37

0.2

7.0

 

4.8

 

11.2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

38

 

 

14.3

 

 

 

4.4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

39

1.0

0.9

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

40

 

1.4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

41

0.2

4.2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

42

 

3.9

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

44

 

 

 

 

6.0

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

9.4.5.7 Synthèse

Pour résumer les relations entre lots de matériel, unités stratigraphiques et structures observées, nous les synthétisons dans le tableau suivant. Nous tenons compte de certaines relations faibles et très faibles dans des cas particuliers où d’autres critères logiques (présence de structures architecturales, type de sédiment, etc.) permettent de les fonder.

Section

Unité stratigraphique

Structures

Type de relations

d1

us0

 

très forte

d2

?

 

 

d3sA

us42

H2

moyenne

d4sA

us42 (us38 ?)

H2

moyennes

d5sA

us42 ou us43 (us38 ?)

H2

faibles, mais certaines

d3sB

us32

C1 (C2 ?)

très forte

d4sB

pas de matériel

 

 

d5sB

us38

(H2 ?)

faible, mais probable

d3sC

us24

?

moyenne

d4sC

us27

?

moyenne

d5sC

us28 (us26)

?

moyennes

d3sD

us10

H1

faible, mais probable

d4sD

us10

H1

moyenne

d5sD

us11 (us10 ?)

H1

moyenne

d3sE

us2

(H1 ?)

forte

d4sE

us5

(H1 ?)

forte

d5sE

us6

(H1 ?)

moyenne

9.5 Conclusion

L’approche probabiliste nous a permis de tisser un réseau de relations plus ou moins fortes entre les sections de prélèvement et les unités stratigraphiques, et ainsi de placer un partie importante des éléments mobiliers (42%) dans le contexte des structures architecturales observées. Une fraction non négligeable des objets (38%) peut être mis en relation avec certaines unités stratigraphiques, mais pas avec des structures architecturales explicites. Nous savons que 34.4% du matériel (304 objets) est en relation avec la structure H1, 6.3% du matériel (56 pièces) provient de la structure H2, et 1.1% (10 objets) est à mettre au compte des caches C1-2. L’information contextuelle qui concerne la localisation du matériel a donc augmenté considérablement, bien qu’une grande fraction du matériel ne puisse pas être localisé précisément dans le profil (21%).

 


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